Attitude emploi: comment se positionner avec l’analyse transactionnelle?

Animé par Marie Aumeunier, Fondatrice et directrice de PEPS, Petite Entreprise pour la Performance et la Solidarité, le Café-contacts Conférence du 24 mars 2017 portait sur l’analyse transactionnelle.

L’analyse transactionnelle (AT) est une théorie de la personnalité, des rapports sociaux et de la communication, créée dans les années 1950 par le médecin psychiatre et psychanalyste Éric Berne et basée sur une théorie de la personnalité (les 3 états du moi : enfant, parent et adulte) et de la communication (échanges relationnels appelés transactions).

L’AT adhère au courant humaniste selon lequel toute personne a une valeur positive en tant qu’être humain et dispose d’une capacité à faire des choix et à les assumer. A ce titre, le but de l’AT est d’aider à reprendre le contrôle vers l’épanouissement en apportant une meilleure connaissance de soi, de ce qui se joue dans une relation et de ses capacités à communiquer avec les autres.

Dans le cadre d’une recherche d’emploi, elle permet donc de prendre conscience de son propre positionnement et du positionnement de son interlocuteur afin de s’y adapter pour faciliter la communication tout en gardant son authenticité.

Lors de ce Café-contacts Conférence, Mme Aumeunier nous a présenté les concepts fondamentaux de l’analyse transactionnelle, mais celle-ci ne se limite pas à ce bref exposé et il existe d’autres concepts qui ne seront pas traités ici. Une liste de références vous est proposée en fin d’article pour aller plus loin dans la découverte de l’AT. Voici les concepts abordés durant le Café-contacts :

  • Les États du moi
  • Les signes de reconnaissance
  • Les transactions
  • Les jeux psychologiques
  • Les positions de vie

Les États du moi

C’est LE concept de l’analyse transactionnelle. Pour Éric Berne, la structure de la personnalité se compose (quel que soit l’âge) de trois États du moi dont voici le modèle structural :

  • Parent (P) : qui conserve l’ensemble des pensées + sentiments + comportements de modèles parentaux et intégrés tels quels,
  • Adulte (A) : qui conserve l’ensemble des pensées + sentiments + comportements liés au «touché» de la réalité, ici et maintenant,
  • Enfant (E) : qui conserve l’ensemble des pensées + sentiments + comportements tels que la personne les a vécus dans son enfance.

Ainsi, à chaque instant nous abordons la réalité avec trois possibilités : y plaquer des modèles («être dans le Parent»), reproduire des vécus personnels d’autrefois («être dans l’Enfant»), ou prendre la réalité telle qu’elle est – et non pas telle que nous voudrions qu’elle soit – avec ce que nous sommes et non ce que nous avons été ou ce que nous voudrions être («être dans l’Adulte»).

Ce modèle dit structurel concerne la structure de la personnalité et donc le contenu intrapsychique, le modèle des États du moi visibles de l’extérieur et que l’on nomme fonctionnel est le suivant :

Il n’y a pas de «bons» ou de «mauvais» États du moi, tous ont une fonction différente essentielle et complémentaire. Voici les fonctions de chacun :

  • Parent Normatif : fonction de protection et de transmission de valeurs
  • Parent Nourricier : fonction de permission et d’encouragement
  • Adulte : fonction d’exploration de l’environnement
  • Enfant Adapté Rebelle : fonction d’opposition légitime
  • Enfant Adapté Soumis : fonction d’adaptation à l’environnement
  • Enfant Libre : fonction d’expression des besoins et des émotions de base

Les signes de reconnaissance

Éric Berne définit un signe de reconnaissance (que vous pouvez également rencontrer sous l’anglicisme strokes) comme «tout acte impliquant la reconnaissance de la présence d’autrui». Le signe de reconnaissance est un message que j’envoie à l’autre qui lui signifie que pour moi il existe, que je sais qu’il est présent.

Un signe de reconnaissance répond à la soif de reconnaissance. C’est donc un message très important pour nous. Songez à ce que vous ressentez (ou ressentiriez) a contrario si une personne ne vous rend(ait) pas votre bonjour…

Quels sont les différents types de signes de reconnaissance ?

Un signe de reconnaissance peut être :

  • verbal ou non verbal : «bonjour» ou un clin d’œil,
  • positif ou négatif : un compliment ou une critique négative,
  • conditionnel ou inconditionnel : le premier est factuel, précis et circonstancié, il concerne le «faire» : «ton rapport est excellent» ou «ton gâteau n’est pas une réussite» , le second est relatif à l’ «être» de la personne dans sa globalité : «je t’aime» , ou «je ne peux pas te voir»,
  • obtenu par une demande directe («que penses-tu de…») ou indirecte (par un jeu psychologique par exemple).

À noter :

  • Les signes de reconnaissance obéissent à une règle humaine fondamentale : mieux vaut un signe de reconnaissance négatif que pas de signe de reconnaissance du tout, ou autrement dit : tout mais pas l’indifférence. La soif de reconnaissance est un besoin vital.
  • Il n’y a pas de bons ou de mauvais signes de reconnaissance. Il est aussi important de féliciter quelqu’un qui vient de réussir un examen que de marquer son désaccord sur une initiative ou de critiquer une réalisation : c’est un excellent moyen d’apprentissage.
  • Ces signes de reconnaissance,  nous pouvons :
    • Aller les chercher (demander)
    • Les donner
    • Les recevoir (accepter)
    • Les refuser
    • Se les donner à soi-même

 Les transactions

Une transaction c’est un échange de signes de reconnaissance, verbal ou non verbal, entre deux personnes, c’est-à-dire un stimulus et une réponse à ce stimulus. La grille de lecture proposée par Éric Berne permet, à partir d’un découpage simple, de penser avec beaucoup de pertinence la façon dont nous sommes en rapport les uns avec les autres.

Les transactions simples complémentaires : l’État du moi «visé» est celui qui répond. Ici, les vecteurs sont parallèles. Exemple de transaction A->A / A->A

  • Marie, quelle heure est-il ?
  • Oui, il est 11h30

Les transactions simples croisées : l’État du moi «visé» n’est pas celui qui répond, ou/et l’État du moi en réponse «vise» un autre État du moi que l’État du moi émetteur. Les vecteurs, le plus souvent, ne sont pas parallèles ils se croisent, mais pas nécessairement. Exemple de transaction A->A / E->P

  • Marie quelle heure est-il ?
  • Oui, je sais je suis en retard, ne te fâche pas …

Les transactions cachées ou à double-fond : ce sont des transactions dites complexes parce qu’une seule phrase comporte ici deux messages. Le premier message est appelé le message social, ce sont les mots prononcés, ce qui est dit verbalement. Le second est le message caché ou psychologique, ce sont «les mots» que l’on ne dit pas verbalement, mais qui peuvent – ou non – être très bien «entendus» par son interlocuteur. L’une des formes bien connues de ce type de communication sont les sous-entendus. Exemple de transaction A->A qui sous-entend : P->E

  • Avez-vous compris ? Sous-entendu : «Vous ne comprendrez jamais rien»

Les jeux psychologiques

Éric Berne a défini le jeu comme «le déroulement d’une série de transactions cachées, complémentaires, progressant vers un résultat bien défini, prévisible».

C’est un échange entre deux ou plusieurs personnes dont le but réel pour chacun n’est pas la poursuite de la discussion au niveau de ce qui est dit mais de ce qui est dit et qui ne s’entend pas (non au niveau social, mais au niveau caché).

Stephen B. Karpman (psychologue américain des années 70) a mis en évidence un modèle de détection et d’analyse des jeux psychologiques appelé «Le triangle dramatique». Le triangle de Karpman est un concept simple et puissant d’Analyse Transactionnelle  portant sur une dynamique qu’il résume dans un triangle appelé «triangle dramatique».

Deux personnes discutent. Pour commencer un jeu, chacun des protagonistes prend inconsciemment l’un des trois rôles du Triangle ; en général celui qui a sa préférence. Elles poursuivent leur discussion, l’une comme Persécuteur, l’autre comme Victime par exemple. À un moment donné arrive… le coup de théâtre ! L’un des deux joueurs va «prendre ses bénéfices» comme on dit dans le milieu boursier, il va changer de rôle et, par exemple, s’il était Persécuteur, devenir une Victime. L’autre accuse le coup, et change également de position. Bien entendu, il ne s’agit pas d’être réellement Persécuteur, Victime ou Sauveteur, ce sont des rôles psychologiques où chacun joue une partition fine de ceux-ci.

À noter :

  • Le jeu est inconscient, nous ne nous en rendons pas compte. L’idée, pour une meilleure connaissance de soi, n’est pas tant de ne plus jouer, que de nous rendre petit à petit conscient des jeux que nous jouons.
  • Pas de répétition, pas de jeu : une scène ne suffit pas pour dire qu’il y a un jeu entre deux personnes. L’une des caractéristiques du jeu est la répétition des mêmes échanges, des mêmes changements de rôles. On peut jouer dix minutes comme toute une vie (songez aux scènes de ménage…).
  • Un bon indice «après coup» pour savoir si vous étiez dans un jeu : vous avez obtenu l’inverse de ce que vous vouliez (consciemment, parce qu’inconsciemment c’est impeccable) !

Les positions de vie

Éric Berne a émis l’hypothèse que le jeune enfant «possède déjà certaines certitudes sur lui-même et le monde qui l’entoure (…), certitudes qu’il va sans doute conserver tout au long de sa vie et que l’on peut résumer comme suit : je suis ok ou je ne suis pas ok, vous êtes ok ou vous n’êtes pas ok».

La position de vie est la valeur que je me donne à moi-même et aux autres, l’idée positive (que l’on nomme ici ok et que l’on symbolise par un +) ou négative (que l’on nomme non ok et que l’on symbolise par un -) que j’ai de moi, des autres et du monde.

Il y a donc quatre positions de vie :

  • Je suis ok / vous êtes ok (+/+),
  • Je ne suis pas ok / vous êtes ok (-/+)
  • Je suis ok / vous n’êtes pas ok (+/-)
  • Je ne suis pas ok / vous n’êtes pas ok (-/-)

La position +/+ : je me respecte et je vous respecte, je vous accepte tel que vous êtes, j’ai conscience de ma valeur et de la vôtre : nous sommes égaux. Cela implique que je considère ce que vous me dites, que je vous parle d’une manière adulte, que j’envisage notre rapport sous l’angle de la coopération et du partage.

La position -/+ : c’est une position qui se traduit par une dévalorisation de soi, l’autre ou les autres sont beaucoup mieux que moi, ils y arrivent mieux, ils sont heureux, et je ne le serai jamais… : c’est une position dépressive qui peut se résumer ainsi : «Je ne vaux pas grand-chose, n’importe qui vaut plus que moi».

La position +/- : ici je pense que je vaux mieux que toi/les autres, cela se manifeste de deux façons différentes : soit j’envisage l’autre de manière condescendante «Mon pauvre, tu n’es pas capable d’y arriver, laisse je vais le faire», soit je l’envisage d’une manière hautaine voire agressive «T’es trop nul, t’es un incapable, pousse-toi de là que je le fasse» ou «T’es trop nul, fais comme je te dis et pas autrement». C’est une position de dévalorisation ou de domination, d’arrogance vis-à-vis de l’autre.

La position -/- : ou «Je ne vaux rien et vous non plus», peut être la position adoptée par un enfant dont les parents lui ont fait comprendre qu’il n’était pas le bienvenu, qui a grandi dans un milieu difficile et qui n’attend rien de personne. Il a une image négative de lui-même et du monde.

Références :

www.analysetransactionnelle.fr

www.filliozat.net/bibliographie

www.asat-sr.ch

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