Nous avons tous eu un casier judiciaire, cela s’appelle un bulletin de notes

Chronique
Publié :
30/10/25
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Avez-vous déjà eu un casier judiciaire? En 2024, seuls 100 724 adultes ont eu une inscription au CJ en Suisse. Ainsi, statistiquement, votre réponse sera négative.

Je vous dirais pourtant que nous avons toutes et tous eu un casier judiciaire, plus connu sous le nom de «bulletin scolaire». Je vous entends d’ici crier à l’exagération, voire à la provocation. Je ne réfute pas l’accusation. Mais laissez-moi m’expliquer.

Un casier judiciaire est un document recensant une certaine catégorie de comportements et dont la consultation, même plusieurs années après les faits, a un impact majeur sur un certain nombre d’aspects de la vie de son propriétaire.

Lire aussi: Comment choisir sa voie professionnelle quand on se cherche encore?

Un bulletin scolaire est lui aussi un document recensant une certaine catégorie de comportements et dont la consultation, même plusieurs années après les faits, a un impact majeur sur un certain nombre d’aspects de la vie de son propriétaire.

Le regard de l’employeur

A l’école primaire, vous terminez avec un bulletin de notes. Ce dernier définit la section que vous fréquenterez à l’école secondaire. Le bulletin que vous obtiendrez au terme de cette dernière conditionnera votre éligibilité à certaines voies du secondaire II, notamment la gymnasiale.

Il impactera surtout la qualité perçue de votre dossier par un employeur en recherche de son ou sa futur·e apprenti·e. Et c’est là que le bât blesse. Car contrairement au casier judiciaire dont les inscriptions disparaissent après un temps écoulé, cet oubli-là ne semble jamais accordé, même cinq ou dix ans après avoir quitté les bancs de l’école.

Leonardo* n’a pas été promu à la fin du cycle d’orientation, avec une moyenne générale de 3,0. Son dernier bulletin scolaire faisait également office de rappel que nos têtes blondes n’ont pas tant de vacances que cela: «Peut-on vraiment manquer autant de jours d’école dans une seule année?!»

Qu’est-il devenu? Ce jeune homme s’est cherché, a dépassé de grosses difficultés familiales, s’est confronté à la réalité du monde des adultes puis s’est donné les moyens d’un nouveau départ avec le soutien de la Fondation Qualife: cours de remise à niveau scolaire, coaching intensif vers une reprise de formation, enchaînement de stages en entreprise dont les certificats vantent son engagement, sa ponctualité, sa présence.

Pourtant, la plupart des entreprises n’ont pas donné suite à ses postulations, en raison de son bulletin scolaire trop inquiétant. «La dernière moyenne en mathématiques, c’est un critère incontournable», nous rappelait encore récemment une grande entreprise de la place genevoise.

Droit à la deuxième chance

L’une d’elles lui a accordé le droit à l’oubli, à la deuxième chance. Elle a choisi de le considérer pour ce qu’il était aujourd’hui et non ce qu’il était hier. Elle ne regrette pas ce choix: Leonardo, huit ans après sa sortie de l’école obligatoire, a remporté une médaille aux SwissSkills, qui récompensent les meilleur·es apprenti·es helvétiques.

Il y a de multiples raisons à ce qu’un·e jeune ne puisse pas s’investir dans sa scolarité à un temps donné. Il y en a tout autant de se rappeler qu’un bulletin scolaire figé ne saurait être le reflet d’une personnalité, dans toutes ses dimensions et tous ses potentiels.

* Prénom d’emprunt

Retrouvez cette chronique, signée Mathilde Appia, Directrice de la Fondation Qualife dans les pages Carrières du journal Le Temps

Mis à jour :
1.12.2025

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